retour
JEAN HÉLION (1904-1987)
PEINTRE DU XXème SIÈCLE
Le nom de Hélion (1904-1987) est connu, mais son œuvre encore mal comprise, malgré ses nombreux écrits, d’une grande clarté, pour expliquer la cohérence d’une démarche singulière, à cheval sur l’abstraction et la figuration, tantôt plutôt d’un côté, tantôt plutôt de l’autre. Son œuvre n’est totalement abstraite que de 1930 à 1932. Ses peintures et dessins figuratifs sont portés par l’écriture qu’il s’est forgée pendant ses années d’abstraction, qu’elle soit géométrique ou prémonitoire d’un retour à la figuration.
Malgré de nombreuses rétrospectives, on peut encore être dérouté par cette œuvre, ne pas en saisir la cohérence et la force tranquille, d’autant que les sujets se plaisent souvent au prosaïque .
Qui mieux que ce peintre a su exprimer la force d’un sujet apparemment quelconque? Quoi de plus banal que ce qui pourrait se résumer comme un chou dans une chambre de bonne, que des fleurs encombrées de feuillages verts, qu’une citrouille, qu’une femme qui se penche, qu’une flaque d’eau ou un papier froissé ? On peut facilement passer à côté de telles œuvres sans leur prêter une attention suffisante. Mais si on s’y arrête, notre rapport au monde se modifie.
Son œuvre nous happe, nous apprend à voir, à appréhender le réel et à le comprendre. Elle transforme la banalité du quotidien en quelque chose de merveilleux, l’élève, suivant sa propre expression, à la hauteur d’un mythe et tient autant du faire voir que du vu.
Plus on regarde, plus on est saisi par la profondeur de sa cohérence, entre son abstraction des années 30, sa figuration construite des années 40, son examen approfondi du réel au début des années 50, puis la captation de la réalité dans des touches qui rejoignent l’abstraction lyrique de son ami Hartung, enfin une fusion de toutes ces voies abstraites, figuratives, précises, conceptuelles, pour une approche de la vie et du monde de plus en plus complexe qui est tout autant une méditation sur la peinture et toutes ses possibilités qu’une captation de scènes vécues ou observées.
De 1980 à 1983, il n’est pas loin de la cécité complète. Son exceptionnelle maitrise de la peinture et le fondement conceptuel de toute sa démarche lui permettent de créer des œuvres d’une grande richesse
1934 « Hélion », Université de Chicago, Chicago
1937 Howard Putzel Gallery, Exposition organisée par Marcel Duchamp, Los Angeles
1937 San Francisco Museum of Art
1943 « Hélion. Abstract Paintings », The Arts Club of Chicago, Chicago
1943 « Hélion. Paintings 1933-1939 », Art of this Century, New York
1970 Retrospective, Grand Palais, Paris
1977 « Hélion, les marchés (1972-1977) », Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
1984 « Hélion, peintures et dessins 1925-1983 », Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
1984 Abstraktion und Mythen des Alltags, Städtlische Galerie im Lenbauschaus, München
1986 « Omaggio a Jean Hélion. Opere recenti/Homage to Jean Helion. Recent Works », Fondazione Solomon R. Guggenheim, Venise
1987 Tate Gallery, Liverpool
1990 IVAM-Centro Julio Gonzalez, Valence, Espagne
1991 « Dation, peintures et dessins », Musée national d’art moderne, Paris
1995 Musée des Beaux-Arts, Orléans
1995 « Helion, la figure tombée », Musée d’Unterlinden, Colmar
1996 « Hélion, la figure tombée », Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonne
2004 Centre Georges Pompidou, Paris
2005 Musée Picasso, Barcelone
2018 National Academy Museum, New York
EXPOSITIONS À LA GALERIE




