Au printemps 2024 le Musée d’Art Moderne de Paris présentera une importante rétrospective de Jean Hélion. Depuis 2016, nous nous sommes engagés résolument à défendre cette œuvre importante mais encore mal comprise. C’est auprès des différentes familles de l’artiste et de ses collectionneurs-amis que nous avons sélectionné la plupart des œuvres que nous montrons, sur toutes les périodes.
JEAN HÉLION & LA GALERIE
La galerie a pu rassembler des œuvres connues de Jean Hélion, d’autres que j’ai découvertes, grâce d’abord à Jacqueline Hélion, sa dernière épouse, détentrice des droits moraux, à ses deux enfants d’un premier mariage, puis aux membres de la famille de l’artiste, français et américains : son dernier fils encore vivant à l’époque, ses belles-filles et petits-fils. Jacqueline avait commencé à me mettre en contact avec certains d’entre eux.
J’ai eu la chance aussi de rencontrer les héritiers de quelques collectionneurs, amis de Jean Hélion, qui aimaient profondément son œuvre et savaient choisir.
Les peintures et dessins que j’ai pu sélectionner permettent de mieux comprendre la cohérence de son parcours, de reconstituer les chaînons de ses périodes les moins comprises.
Notre époque a besoin de son œuvre. À travers des sujets simples, modestes, souvent peu flatteurs, Hélion fait aimer la vie, les petites choses que nous voyons, l’Autre, passants, égoutiers, pêcheurs, bouchers, marginaux, dont il anoblit les gestes et les attitudes, souligne le recueillement, les rapports qu’ils entretiennent entre eux et leur environnement.
Son œuvre donne du sens et de la chair au « vivre ensemble » sur le lieu où nous sommes. Elle incite à mieux regarder autour de nous, les scènes de rue, la nature, les gens, les choses auxquelles on ne prête guère d’attention et dont Hélion nous fait découvrir la beauté. Il s’adresse autant à nos capacités de rêve qu’à notre capacité d’analyse. Rien de forcé. L’artiste garde un certain recul, souvent teinté d’humour, quelque chose que l’on qualifierait aujourd’hui de « cool ».
Hélion se sentait lui-même très impliqué dans l’histoire de son époque (participation aux avant-gardes dans sa jeunesse, adhésion au Parti communiste puis démission après un voyage en URSS, départ volontaire des États-Unis pour s’engager en 1939, évasion, livre-témoignage pour convaincre les Américains d’entrer en guerre, Mai 68, etc).
Pourquoi malgré la simplicité des sujets, (qui rappellent parfois Jacques Tati), faut-il autant de temps pour comprendre la profondeur de son œuvre ? Jean Hélion est bien, depuis plusieurs décennies, défendu par d’importants historiens de l’art et conservateurs (Abadie, Cousseau, Dagen, Ottinger…).
Mais l’époque n’était pas favorable à la peinture alors qu’il explorait toutes les possibilités, abstraites puis figuratives, intégrant ses expériences passées à ses nouvelles recherches.
Les choses changent. Le retour actuel à la figuration rend Hélion presque incontournable. Olivier Cena le met en évidence dans un article récent dans Télérama, les liens entre Hélion et Neo Rauch, né en 1960 à Leipzig, et actuellement exposé au MO.CO. de Montpellier sont nombreux : compositions énigmatiques et complexes, interrogations sur l’acte de peindre, reprise de certains thèmes.
Lüpertz avait fait découvrir Hélion au musée de Leipzig. Lui-même lui a consacré une partie du discours d’inauguration de sa dernière exposition en France, au musée d’Orléans, et a demandé de rapprocher de ses œuvres un de ses grands triptyques.
A.M.
Septembre 2023
EXPOSITIONS INSTITUTIONNELLES DE JEAN HÉLION
1937 Exposition organisée par Marcel Duchamp à la Howard Putzel Gallery, Los Angeles
1937 Le San Francisco Museum of Art expose les œuvres abstraites d’Hélion
1943 Exposition « Hélion. Abstract Paintings », au Arts Club of Chicago
Exposition au San Francisco Museum of Art
1943 « Hélion. Paintings 1933-1939 », Art of this Century, de Peggy Guggenheim, New York, expose les œuvres de Jean Hélion de 1933 à 1939
1945 Musée des Beaux-arts de Baltimore, œuvres récentes
1964 Peintures de 1928 à 1964, Gallery of modern art, New-York
1970 À la demande de Blaise Gautier, Daniel Abadie organise une importante retrospective de Jean Hélion au Grand Palais, Paris: « Cent Tableaux »
Exposition itinérante organisée par le Centre National d’Art Contemporain.
1977 « Hélion, les marchés (1972-1977) » au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
1978 au musée Ingres de Montauban: l’œuvre figurative de Jean Hélion de 1928 à 1978
1979 Musée de Saint-Etienne, Peintures et dessins de 1928 à 1979. Même exposition à Strasbourg.
1980 Le Centre Pompidou organise une rétrospective de Jean Hélion à Pékin, Shanghai et Nanchang
1984 « Hélion, peintures et dessins 1925-1983 », au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
1984 Abstraktion und Mythen des Alltags, Städtlische Galerie im Lenbauschaus, München
1986 Hommage à Jean Hélion, œuvres récentes à la fondation Guggenheim, à Venise
1987 La Tate Gallery de Liverpool exposition Hélion
1990 Exposition de Hélion au Centre Julio Gonzalez à Valence, Espagne
1991 « Dation, peintures et dessins », Musée national d’art moderne, Paris
1995 Exposition au Musée des Beaux-Arts d’ Orléans
1995 « Helion, la figure tombée », exposition organisée par Sylvie Ramon au Musée d’Unterlinden, Colmar
1996 Même exposition, « Hélion, la figure tombée », au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables-d’Olonne
2004 Importante rétrospective Jean Hélion au Centre Georges Pompidou, Paris. Commissaire de l’exposition : Didier Ottinger.
2005 Rétrospective au Musée Picasso, Barcelone
EXPOSITIONS DE JEAN HÉLION À LA GALERIE





Œuvres de Boix-Vives, Dado, Hong, Duvillier, d’Orgeix, Fred Deux, Bazaine, Laubiès, Hélion,

Jean Hélion, « Salueur », 1945, gouache sur papier, 19,5 x 26,5 cm Ces

Première partie, côté rue « Vos derniers tableaux, m’a dit Francis Ponge, remplissent

Jean Hélion, « Retour du marché », 1965, fusain et pastel sur papier, 31,5

Jean Hélion, « Le méridien de Greenwich », 1965, encre et aquarelle sur papier,

Jean Hélion, « Passants et voiture », 1966, encre, aquarelle et gouache sur papier,

Jean Hélion, « Feuilles de chataigners », 1956, huile sur toile, 82 x 130

Jean Hélion, « Accordéon pour deux passants », 1965, huile sur toile,
