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DADO
Dado (1933-2010) dénonce dans un univers fantastique souvent proche des contes pour enfants, les atrocités du vingtième siècle avec une violence parfois à la limite du soutenable.
Né au Monténégro, Dado fut introduit sur la scène artistique parisienne par Dubuffet et Daniel Cordier dans la seconde moitié des années 1950. Il a vécu et travaillé en France jusqu’à sa mort en 2010. Son œuvre se décline en peintures, dessins, gravures, collages et sculptures.
Les dessins de Dado livrent la vérité sur son œuvre : son analyse impitoyable de la condition humaine, individuelle et collective, contrebalancée par un humour et une insolence qui la rendent supportable. Ils confirment aussi la dimension religieuse de ses créations, mais du côté du diable, des forces du mal.
L’intelligence de sa main fouille, sans fard, avec acuité, les méandres de ses personnages. Des visages d’apparence juvénile effrayent, tantôt victimes, tantôt bourreaux, souvent les deux.
L’artiste a été marqué par les horreurs de l’histoire : les pendus qu’il a découverts en poussant la porte de son école, vers 1940 ; les victimes irradiées d’Hiroshima, vers 1958-60 ; en 2000-2001, les bombardements de l’OTAN sur la Serbie et le Monténégro où il est né.
Au début du XXIème siècle, sans effet esthétique, ses collages de dessins disent l’horreur. Ils nous font vivre en direct la destruction et la mort, beaucoup plus violemment qu’un reportage télévisé. Leur apparence de désordre, en fait savamment organisé dans des constructions millimétrées comme toujours chez Dado, traduisent sans emphase le chaos de la guerre.
Ses dessins lui ont permis de ressourcer sa peinture, en particulier dans l’explosion graphique et musicale de ses grandes œuvres sur « draps ». S’agit-il alors, d’ailleurs, de peinture ou de dessins ? Les deux se confondent.
D’autres dessins, plus anciens, non sans drôlerie, dénoncent l’envers de la société bourgeoise. Dans « Le journal de famille » de 1969, des personnages aux allures de dames paradent, déglingués sur des échasses, un sexe d’homme pointant de leur robe. Les formes naissent des formes pour créer un univers à la Jérome Bosch. Un bateleur inquiétant vocifère sa propagande.
Parfois aussi, Dado surfe sur le registre ludique des contes de fées, façon notre époque, dans des compositions baroques et cinématographiques animées. Des monstres surgissent les uns derrière les autres. Les adultes craignent, les enfants adorent.
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PERSONNELLES
1970
1974
1980
1981
1984
1997
2002
2002
2011
2012
2015
« Rétrospective », Centre National d’Art Contemporain, Paris
Musée Boymans van Beuningen, Rotterdam
Dado, Fondation Veranneman, Belgique
Cabinet d’art graphique Musée National d’Art Moderne, Paris
Dado rétrospective, Musée Ingres, Montauban
« Dado Arras », Noroit-Arras
« Dado, Réquichot, La guerre des nerfs », Musée des Abattoirs, Toulouse
Musée National du Monténégro
« Hommage à Dado », Musée du Languedoc-Roussillon, Sérignan
« Dado. Danse macabre », Kunsthalle, Düsseldorf
Dado, Centre d’art contemporain de l’Abbaye d’Auberives
Galeries : Daniel Cordier ; Iszy Brachot ; André-François Petit ; Jeanne Bucher ; Aberbach, New York ; Galerie Beaubourg Paris ; Alain Margaron