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Pourquoi j’aime Hélion 1/3

Jean Hélion, Portrait de Pegeen, 1945, encre, aquarelle et gouache sur papier, 35 x 24,5 cm

J’ai décidé de consacrer une grande salle à Hélion durant toute la crise sanitaire que nous traversons, en la renouvelant régulièrement. Et, quand la galerie doit être fermée, comme actuellement, de continuer à commenter certaines œuvres.

Quand vous êtes confronté à une situation difficile, à un problème ou une déception, concentrez-vous sur Jean Hélion, vous irez beaucoup mieux. Il donne de la joie de vivre, nous aide à voir les beautés qui nous entourent, à mieux y adhérer, à oublier le reste.

Je vis avec certaines de ses œuvres depuis les années 70. Mon premier achat a été un portrait de Pegeen, la fille de Peggy Guggenheim qu’il venait d’épouser, une oeuvre de 1945 qui ne ressemble à celle d’aucun autre artiste et qui me touche toujours profondément. J’ai eu envie de comprendre pourquoi et de mieux connaître l’homme.

Ses œuvres, d’une grande liberté, s’inscrivent dans un parcours d’une rare cohérence qui a traversé le XXème siècle, de 1928 à 1983. Leur intelligence et complexité se cachent derrière la simplicité de l’évidence. Il faut du temps pour le découvrir.

Beaucoup d’entre nous ont eu la chance de rencontrer la femme ou l’homme de leur vie. J’aime les œuvres que j’ai sélectionnées de tous les artistes que je montre à la galerie. Mais on pourrait dire que Hélion est le peintre de ma vie. Il a donné forme à tout ce vers quoi j’aspirais depuis l’enfance : à mon besoin de voir dans la nature pour combler un vide affectif; à mon désir de me préserver des pensées inutiles, rabâchées, qui nous coupent du présent, de me vider l’esprit pour être plus réceptif; à la nécessité d’un recul par rapport aux pulsions de l’adolescence; à la nécessité aussi de dire ce que l’on voit pour mieux se l’approprier. Hélion nous guide sur cette voie.

Ce que Hélion nous donne à voir est à la fois pensé et irrésistible pour le regard. Il s’interrogeait sur la visibilité des choses, comment les analyser sans perdre le fil de l’émotion qui nous relie à elles. Il savait s’oublier pour être plus présent à ce qui l’entourait, à ce que la vie lui offrait et nous le faire partager. Il pouvait rêver autour de ce qu’il observait, mais sans le soumettre à ses fantasmes.

Cet idéal m’a confirmé que l’art, pour ceux qui ont la chance de lui être sensibles, est un compagnon de vie indispensable, presque un ange gardien…

A.M

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