René Laubiès dans Télérama – Juin 2022
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Disparu en 2006 à Mangalore, ville du sud de l’Inde où il avait choisi de vivre, écrire et travailler, René Laubiès a eu bien des vies. Né à Saïgon en 1924, d’un père français et d’une mère issue d’une famille de mandarins, il devint peintre dès l’après-guerre, participant au débat sur l’abstraction sensible. Représenté par le jeune marchand d’art Yvon Lambert, il traduisit par ailleurs les célèbres Cantos, du poète Ezra Pound. On le retrouve aujourd’hui à la galerie Margaron, sur les chemins d’une Chine à laper de l’œil, avec une longue suite d’œuvres abstraites, lumineuses, gorgées de petits signes à peine esquissés, qui vont des années 1960 à la période précédant sa mort. La grande élégance de ses papiers marouflés sur la toile témoigne de l’art d’un coloriste qu’il faudrait surtout juger par son habileté à poser un mauve lie-de-vin à côté d’oranges cuivrés, à lier des verts opale à des bleus bien pâles, pour dire une forme qui se dissout dans l’éphémère.
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