Menu de navigation

Portraits, nus, vanités

Jean Hélion, "Portrait de David", 1978, fusain, pastel et aquarelle sur papier, 67 x 103 cm

À travers l’apparence des visages et des corps, des artistes continuent à dévoiler un caractère, anticiper une destinée, incarner leurs recherches formelles dans la beauté d’un modèle. Cf. Helion : Pegeen m’inspirait visuellement. Elle m’a fourni le modèle de mes nouvelles figures dès 1944. La nécessité d’un modèle inspirant était majeure.

Une grande nouveauté de la seconde moitié du XXe siècle est l’approfondissement d’une « quête de l’être » facilitée par les avancées antérieures de l’expressionnisme, du surréalisme et de l’abstraction biomorphique, ainsi que par les avancées théoriques sur l’inconscient, les mécanismes de pensée et de formation des émotions…

Cette quête existentielle, inaugurée par des artistes comme Giacometti, et poursuivie actuellement par Georg Baselitz est celle de beaucoup d’artistes dont la galerie explore l’œuvre régulièrement, en particulier Fred Deux, pour qui Baselitz ne cache pas son admiration, Godeg dont les Goldbilder du début des années 60 annoncent certaines de ses œuvres récentes, Macréau qui révèle ses angoisses et questionnements sur le fil des apparences, Music face à la disparition des corps…
Les portraits deviennent des autoportraits, les nus des mises à nu. Ils radiographient une réalité intérieure organique et psychique. Leur vision de la destinée humaine est souvent marquée par les atrocités nazies ou un drame d’enfance. Les œuvres dépassent, dans des formes intimes et universelles, l’opposition de la figuration et de l’abstraction. Et elles conjuguent dessin et peinture.

Cette exploration minutieuse ou synthétique de ce que nous sommes, allons devenir, capte des forces de vie, de fertilité et de création. Elle s’affronte aux mystères de la naissance, de la transmission, des pulsions sexuelles, des relations de couple, à leurs contradictions, mais aussi à des pulsions de violence, à l’inéluctable de la mort…

Certains artistes se dévoilent. Réquichot, à l’inverse, s’est caché, l’a dit sous la forme d’un masque, a créé des formes universelles à compréhension différée, pour les générations futures.
Bernard Réquichot sera exposé au Centre Pompidou avant sa fermeture pour travaux, du 2 avril à fin août 2024.

A.M.

Posts récents

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *