Nous poursuivons en novembre et décembre notre exploration de l’œuvre de Zoran Music, trop peu montrée actuellement.

Notre sélection couvre les différentes périodes de Music, de 1948 à 1998, des plus poétiques et enchanteresses aux plus insoutenables. Au delà de ces oppositions, la cohérence de son parcours s’impose, entre la beauté orientale ou rupestre des chevaux, des collines dalmates, des intérieurs de cathédrale et l’horreur des camps, la résistance à la mort des dernières années de sa vie.

Des cadavres apparaissent derrière la beauté de ses paysages rocheux ou ses motifs végétaux. La beauté de Ida, son épouse, résiste au vieillissement.

Zoran Music a été marqué par les « peintures noires » de Goya mais aussi par sa culture austro-hongroise et les charmes de l’Orient via Venise. Tout est en résonance. Toute œuvre de Music en annonce ou en rappelle d’autres.

Nous avons choisi comme point d’orgue de cette exposition une grande toile de 1960, Enclos primitif, inspirée des vastes plateaux calcaires de la région de son enfance, le Carso, quasi désertiques, mais rythmés de buissons noirs et d’oasis aux terres rouges plantées de lavandes, des couleurs qui sourdent de ses souvenirs. Comme souvent dans son œuvre, les paysages, y compris urbains, sont le réceptacle de ses émotions les plus fortes, la caisse de résonance de ces images qui sont les siennes.

A.M.

Jusqu’au samedi 23 décembre