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Regard sur Jean Hélion

Jean Hélion, « Nu sur le banc », 1983, crayon, encre et gouache sur papier coloré, 31 x 44 cm

Une des oeuvres testamentaires de Jean Hélion

Ce dessin fait partie des oeuvres testamentaires de Hélion, en train de perdre définitivement la vue en 1983. Il convoque autant des souvenirs amoureux que son travail de peintre. Les traits de crayons ne sont pas maladroits mais décidés. Le rose gouaché se marie à l’encre étalée au pinceau pour souligner le « jeu de gestes, de bras et de cuisses de la femme, ceux divins de l’amour, avec un jeu de couleurs qui les appuient. »

Un homme est concentré, debout, un genoux sur le banc, dans la plénitude de sa pensée. Est-il devant une femme qu’il a aimée, un modèle, une peinture? Les trois se confondent sur ce banc qui résume autant les jardins du Luxembourg en « live » que son atelier où il a pu l’installer quelques années.

« Le bout du fusain, c’est la barre d’addition de toutes les idées et sensations, le moyen suprême et modeste de les réunir. »

Le peintre, en haut, à gauche, devant son chevalet, qui se contente de signes abstraits éloignés du réel contraste par son inconsistance. Il paraît acéphale et sans assise, sur le X qui dessine un siège.

Le songe et le réel, les sens et la pensée, la fusion de la vie dans la peinture, le faux dilemme de l’abstraction, tout Hélion est là. Son langage pictural est celui des signes qui rendent intelligible la vie, sans la dépouiller ni de sa beauté ni de sa sensualité. « Plus j’ai contemplé le monde, et plus j’ai cru déceler un langage dont les signes contenaient tout. »

A.M

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