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Regard sur Jean Hélion

Jean Hélion, « Les Toits », 1961, huile sur toile, 155 x 200 cm

La peinture s’étale sur toute la surface de la toile. Le centre du tableau est aussi important que les extrémités. Des touches de rose bordent le bas de la toile. Pourquoi assistons-nous à l’évidence à une aurore et non pas à un crépuscule?

L’oeuvre naît devant nous, dans des teintes pastel, comme le jour, comme Paris. Nous participons à la présence d’un moment suspendu, hors du temps et apaisant. C’est l’heure du réveil, avec encore cette adhésion forte aux visions de ses rêves.

Un équilibre se crée entre la luminosité d’une aurore hivernale et la géométrie architecturale de ce balcon, celui de l’artiste et de sa vue sur les toits de Paris.

Des traces de pinceau inscrivent le travail du peintre sur le mur de son atelier-appartement, à droite, au-delà de la passerelle.

Un motif de plus, ou un fini plus réaliste aurait détruit cette magie de la transparence révélatrice, portée par sa musicalité, les notes chantantes des mitrons sur les toits qui évoquent des touches de trombones et l’écriture-signes des lucarnes. L’aurore aux doigts de rose de Homère, semble jouer de l’instrument évoqué.

L’équilibre entre la rapidité de la touche et la nécessité de na pas aller plus loin donne à cette peinture, faussement inachevée, sa transparence et son pouvoir hypnotique. La visibilité de ses œuvres, de leur contenu, était essentielle pour Jean Hélion. Ici tout est à voir, à déchiffrer et à penser. Nous pouvons nous émerveiller, comme dans la vie.

A.M

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