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Regard sur Jean Hélion

Jean Hélion, « Peignes et épingles à nourrice », 1944, crayon, aquarelle et encre sur papier, 21 x 29 cm

Une époque charnière où Jean Hélion interroge la force figurative de son abstraction des années 30

La date de ce dessin aquarellé est importante : 1944. Hélion est de retour aux États-Unis depuis un an. Il interroge la force figurative de son abstraction des années 30. Ce sont soit des portraits, soit des petites choses qui retiennent son attention.

Au même moment il réalise une oeuvre inaugurale majeure : « La nature morte à la flaque d’eau ». Qu’y voit-on? Un coude de tuyau de poêle, un parapluie cassé, quelques pavés d’un trottoir qui émergent magnifiquement d’un fond aqueux et abstrait.

Jean Hélion, Nature morte à la flaque d’eau, 1944, huile sur toile, 68,3 x 88,9 cm

Dans le dessin, les couleurs subtiles soulignent aussi le mouvement des ombres. Le jeu d’épingles à nourrice donne une forme de réalité à ses recherches antérieures sur les équilibres. Les peignes font écho à ses compositions de 1935. Ils présentent la même forme convexe qui n’est plus sonore, mais fortement évocatrice, comme tous les sujets auxquels Hélion va désormais s’intéresser. Quelques dents manquent, un temple grec, une entrée dans un théâtre, le diadème factice d’une actrice ? Ou tout simplement la poésie du peu, qui va honorer la coiffure d’une femme modeste.

Hélion ne brûle aucune étape, suit sa ligne, veut faire dire beaucoup à ce qui intéresse sa pensée. Une leçon de peinture et de vie. Serions-nous aussi vivants si notre regard ne savait trouver de la beauté autour de nous, y compris sur de menus objets d’abord insignifiants ?

A.M

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