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Regard sur Fred Deux

Fred Deux, Sans titre, 1962, encre et acrylique sur papier, 41 x 31 cm

Un dessin polysémique de Fred Deux qui évolue au gré des interprétations

Une forme suspendue, placée au centre de la composition, occupe la quasi-totalité de la surface picturale du dessin. Cette forme est mise en valeur par un fond plutôt neutre, légèrement moucheté dans une même gamme de couleurs. Apparaît alors un jeu de reliefs, d’ombres et de lumières, de formes puissantes sur la gauche et d’autres plus élancées sur la droite dans les teintes d’un riche camaïeu de gris.

On reconnaît la partie basse d’un corps masculin aux jambes puissantes à gauche, des jambes plus élancées, féminines, à droite. Elle laissent de l’espace à un jeu «organique». Une forme qui pourrait être un oiseau qui chante. Rythmées et ajourées, les formes se déploient jusque sur le haut et s’enlacent dans un camaïeu de rose incarnat.

Grâce à la dualité des couleurs, la composition biomorphique s’anime, comme le déploiement d’un organisme en gestation. On pourrait y voir une danse, une ode à la vie, une vie qui éclot et évolue, mais aussi une ode à la création, celle qui a animé Fred Deux tout au long de sa vie.

La maîtrise de son trait est dynamisée par les couleurs et leurs nuances.

Cet important dessin, d’une qualité remarquable, rappelle les enluminures. Il correspond à la fin d’une période où Fred Deux interrogeait les mythes et allégories universelles ancrées dans nos corps et notre mémoire. On peut y voir une interprétation de la mythologie grecque. L’oeuvre est rythmée par une alternance de pleins et de vides, de lignes et de courbes, de formes organiques, animales, humaines ou végétales créées par l’artiste.

Un combat naît entre des éléments antagonistes avec d’un côté des lignes verticales, droites, et de l’autre des formes enveloppantes, sinueuses, qui entourent ces formes verticales et les rejoignent. Les couleurs y participent : le rose est enserré par des nuances plus sombres qui tendent vers le gris. Serait-ce un Jason enveloppé par sa toison? Ou un David luttant contre Goliath?

Polysémique, le dessin évolue au gré des interprétations et ressentis de chacun, aussi multiples que surprenants, dans la singularité étonnante de l’univers de Fred Deux.

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