Regard sur Bernard Réquichot
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Un entrelacs de spirales de l'artiste Bernard Réquichot
Derrière l’entrelacs de spirales, apparaît ou disparaît une forme humaine inquiétante ou crucifiée, électrocutante ou électrocutée. Elle semble auréolée d’un blanc irradiant mais sans vie qui dissout son éclat dans la couleur des sables.
Au centre du dessin qui prend l’énergie d’un corps, des fentes s’ouvrent sur un noir sans fond qui bloque l’attention. « Le noir est l’absence absolue de toute chose ».
De quoi naissent toutes ces spirales qui s’ouvrent et se ferment, comme une respiration, des flux nerveux ou le rythme de la pensée mais se perdent, elles aussi, dans l’espace? De l’impulsion de paroles qui se jettent en prédateurs pour se perdre dans l’infini?
Bernard Réquichot : la recherche d'une forme nouvelle aux interprétations
La couleur sable paraît absorber et annuler ce qui devient une anthropomorphie aussi vide qu’inquiétante, un Ubu roi, lui-même agité par une énergie sans autre finalité qu’elle-même. Ce grand dessin nous présente-t-il, 65 ans plus tard, le miroir d’une humanité-internet?
Au-delà des bandes dessinées, des films de science-fiction sur « la force », il peut évoquer une image de notre être collectif et mondialisé, ou une origine du monde abstraite, l’acte créateur d’êtres manipulables.
Bien sûr, Réquichot ne voulait rien démontrer de tout cela. Son extrême attention, sans préjugés, ses mécanismes mentaux et les sources de ses émotions, jouaient le rôle d’un sismographe et le rendait sensible à des évolutions dont il ressentait les prémices. Il en cherchait une forme ouverte aux interprétations.
« L’art vient de l’intérieur… On trouve ce que l’on ne cherche pas. Il ne faut pas chercher volontairement pour trouver ce que l’on attend et pourtant avoir l’œil assez ouvert sur tout ce qui arrive, pour ne pas perdre une parcelle de chance. »
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