Ma peau est mon papier

« Toute réalité semble pour Fred Deux à la fois intérieure et extérieure, part du même monde mort-vie à travers lequel il procède par assauts pour effectuer sa « traversée » en un aller-retour permanent. Comme si l’être d’un individu n’était, de toute manière, qu’un état intermédiaire, entre un « avant » la naissance et un « après » la mort.
Le monde historico-social, pour Fred Deux, est perçu comme une « massue » qui ne cesse de faire disparaître les traces des expériences singulières, celles qui sont porteuses d’un sens, au-delà d’une « fin de sens » trop facilement, trop passivement admise. C’est clair : Fred Deux ne mène pas seulement une expérience, il poursuit consciemment un combat. Le papier n’est pas ma peau. Mais ma peau est mon papier.
Comme tous les poètes qui ne se bornent pas à la littérature, comme tous les peintres qui ne se bornent pas à la « peinture », Fred Deux est un passeur. »
Alain Jouffroy,
Actes Sud, 1989

Exposition jusqu’au 9 mars
