2006-2009: Abstraction.

Œuvres d’une grande délicatesse. Exploration des taches et des coulures de son mélange gouache-encre de Chine sur papier mouillé. Les taches s’infiltrent par ramification. Hong InSook a été impressionnée par Fred Deux, dont elle voyait des « peintures-dessins » et qu’elle rencontrait régulièrement à la galerie.

2010-2012 : Dripping.

Introduction d’une technique de dripping inspirée de Pollock qui permet à Hong InSook de multiplier des formes-silhouettes qui évoquent souvent des forêts.

2013-2014 : Heurts.

Apparition de masses qui se choquent, se heurtent, créent

une dynamique émotionnelle dans le dessin, une violence plus ou moins contrôlée, à la mesure du choc de cultures vécu par l’artiste et de sa puissance intérieure.

Prédominance d’une couleur pure, sans mélange : bleu, vert, magenta ou jaune.

2015 : Complexification des plans.

Apparition de grands rayons divisant le tableau en quartiers. Mêmes couleurs prédominantes, bleu, vert ou magenta, auxquelles s’ajoute le turquoise.

2020 : Précision.

Recherche d’une précision comparable à celle du pinceau.

Le dessin est ciselé, le paysage extrêmement défini, au risque parfois de nous enfermer dans la vision de l’artiste.

Hong InSook utilise un même graphisme pour peindre deux éléments de la nature opposés, comme le végétal et les failles de la roche; le sol granuleux et le frétillement de l’eau; la vitesse d’un lancer de pierre et l’immobilité de la glace.

2022 : Libération du sujet.

L’artiste garde sa précision mais redonne au public la liberté de puiser dans ses souvenirs et son imagination.

Évolution majeure en ce qui concerne les teintes, avec l’utilisation dans la même oeuvre de deux, voire trois, quatre couleurs : bleu, magenta, turquoise et blanc, avec des variations et des mélanges facilités par leur absorption dans le papier humidifié.

2024 : Alternances.

Création d’une alternance entre des espaces où respirent le calme et la sérénité, et d’autres où fourmillent des éléments.

Apparition de nouvelles couleurs, notamment celle, iconique en Extrême-Orient, de la couleur du ciel après la pluie.

Laure Bourdon