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Francis Ponge, Jean Hélion, Alberto Giacometti

Le jardin bleu, 1966, huile sur toile, 92 x 65 cm - exposé au Grand Palais en 1970
Jean Hélion, "Le jardin bleu", 1966, huile sur toile, 92 x 65 cm - exposé au Grand Palais en 1970

« C’est dans l’atelier de Giacometti que j’ai rencontré pour la première fois Jean Hélion et il me souvient parfaitement de ce que, vers la même époque (début des années 50), au cours de nos entretiens particuliers, m’a dit un jour Alberto de l’effet que produisaient sur lui les peintures du grand artiste : « fasciné par les productions de ce peintre je ne peux qu’à grand-peine en détacher mon regard ».

Telle fut sans doute la principale raison de la connaissance que je voulais faire de Jean Hélion, donc je me mis à fréquenter l’atelier de l’avenue de l’Observatoire et l’appartement voisin de la rue Michelet.

La puissance de personnalité d’Hélion, son éloquence passionnée, sa façon de s’expliquer face à ses peintures, de raconter sa vie, son évolution, ses ambitions; certains traits éminemment sympathiques du caractère de l’homme, sa fougue, sa générosité, son besoin d’être compris, défendu; son goût pour la littérature et les écrivains; tout cela me fit bientôt bientôt rentrer dans sa familiarité. »

Ponge est un grand poète, influent, particulièrement apprécié par André Malraux, ministre de la culture jusqu’en 1969. Son soutien a pesé dans la décision d’organiser une rétrospective Jean Hélion au grand Palais, en 1970.

Ponge voulait faire parler les choses, les fonder dans le mot qui les désigne, Jean Hélion dans la forme qui les fait naître. Ils se consacraient l’un et l’autre aux choses les plus simples, non par facilité conceptuelle mais parce que l’enjeu leur paraissait essentiel. Hélion aurait pu signer ces phrases : « Notre raison d’être est de nous retourner décidément vers le monde pour y re-nourrir l’homme… Notre âme est transitive; il lui faut un objet, qui l’affecte, comme son compagnon direct… C’est en se détournant de soi que le sujet se découvre. » Même incompris, un grand créateur n’est jamais seul.

A.M.

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