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Choses vécues avec Dado III/IV

Dado, Sans titre, 2003, Peinture, découpage et collage sur toile, 230 x 80 cm

Il fallait saisir au vol les œuvres de Dado, les emporter sans attendre si on voulait les acquérir. L’artiste n’avait de cesse de modifier celles qui restaient chez lui, avec encore plus de plaisir si elles étaient vendues. Daniel Cordier l’a relaté avec humour : il n’hésitait pas à les piétiner ! Il a cassé par inadvertance une céramique devant moi : « elle vaut plus cher », m’a-t-il dit, peut-être sérieusement.

Quand je lui demandais son avis au moment de choisir, il m’indiquait toujours les moins bonnes œuvres, avec une régularité qui devenait fiable. J’ai fini par l’en remercier. Il a continué.

Un jour, je découvre un tableau plein de détails aussi effrayants que drôles, dans la tradition de Jérôme Bosch, très grand, trop pour la galerie, mais j’avais envie de le revoir. La semaine suivante, je le découvre, à plat sur le sol, la face peinte cachée . À ma demande, il le soulève : tout était effacé, pour suggérer le souffle d’une grande croix oblique. « Qu’en penses-tu ? » Réponse prudente : « Disons qu’il a gagné en expressionnisme ce qu’il a perdu en précision. » « Tu as tout compris ! »

Sur la même toile, la semaine suivante, une autre œuvre plus libre, qui ne faisait pas oublier la première : « Celle-ci est pour Beaubourg ! ». Où, effectivement, elle a trouvé sa place.

A.M.

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