Bernard Réquichot (1929-1961)
1929 Naissance de Bernard Réquichot le 1er octobre à Asnières sur Vègre, dans la région des Pays de la Loire.
1941 Réquichot commence à peindre une série de tableaux d’inspiration religieuse, où domine le thème christique. Les plus interessants sont à double lecture.
1945- 1947 Bernard Réquichot entre à l’Atelier d’Art Sacré, rue de Fürstenberg, puis à l’Atelier Corlin, également à Paris.
1947- 1951 Bernard Réquichot fréquente de nombreuses écoles d’art : l’Académie Charpentier en 1947 et 1948, les Métiers d’Art en 1949, et les Beaux-Arts en 1950. Il va aussi, régulièrement, à la Grande Chaumière pour dessiner.
Il peint sa série des Grosses bonnes femmes , réalise des dessins au crayon gras et au fusain (nus, drapés, chaussures, crânes, volailles) et commence à écrire.
Rencontre de Daniel Cordier en 1951.
1951-1954 Sa peinture est de plus en plus abstraite.
1952 Réquichot peint ses premières études de bœuf. Service militaire à Nancy, qui suspend son activité plastique, avant qu’il obtienne un atelier.
1955 Première exposition personnelle à la Galerie Lucien Durand à Paris.
1956-58 La peinture à l’huile, sur toile, carton ou papier, est son principal moyen d’expression : raclage de coulées de peinture épaisse, collages de fragments de toiles déjà peintes, peintures au couteau, projections de peinture. Plutôt que despinceaux, il choisit parfois une pelle à charbon ou un couteau de boucherie trempé dans la peinture.
Bernard Réquichot exécute également ses premières boîtes, futurs Reliquaires, remplies de terre, d’ossements, d’agglomérats de toiles déjà peintes. Il entreprend ses premiers dessins de spirales à l’encre. Il intègre des collages de fragments de peinture à certaines toiles.
Exposition personnelle à la Galerie Daniel Cordier, à Paris.
Systématisation de la spirale se terminant parfois par une impression d’écriture illisible. Approfondissement de la technique du collage qu’il nommera Papiers choisis : des fragments identiques de photos découpées ou déchirées dans des magazines de recettes de cuisine, ou dans «La vie des bêtes.»
Période prolifique avec l’utilisation de techniques variées.
Réquichot poursuit la série de dessins à spirales à l’encre, avec des rehauts de gouache ; de même il crée d’autres Reliquaires dont un de grand format (Reliquaire au crâne de bœuf). La série La guerre des nerfs rassemble les trois techniques : spirales, peinture et papiers choisis.
Durant cette même période, il a exécuté quelques grands tableaux, dont le fond blanc était griffé de traces noires presque imperceptibles. Il employait la technique originale des vibrations d’un couteau balayant la surface de la toile, décrit Daniel Cordier.
1957 Exposition personnelle, Galerie Daniel Cordier, Paris.
1959 Réquichot découvre des anneaux de rideau en polystyrène au grand magasin le Printemps et au BHV, en compagnie de l’artiste Yolande Fièvre. Leur assemblage donne une forme en trois dimensions à ses dessins de spirales.Le dimanche, il rend souvent visite à Dado à Courcelles-Les-Gisors, à 50 km de Paris. Ils recherchent ensemble des ossements chez l’équarrisseur et réalise , ensuite, de nouveaux reliquaires remplis des objets ramassés (chaussures, racines, coquilles d’escargot) ou de toiles peintes et pliées.
Séjour de quelques mois à la clinique de Meudon-Bellevue pour dépression nerveuse.
1960 Première toile peinte collée sur papier et enroulée sur elle-même, destinée à être suspendue dans l’espace. Il en réalisa trois. Deux sont an Centre Pompidou.
Les dessins de spirales prennent progressivement une nouvelle forme : les spirales s’enroulent sur elles-mêmes et animent la surface par une lecture indifféremment et alternativement en relief ou en creux. Cette incertitude donne à ses figures un dynamisme qui vivifie leur centre compact, d’où naissent des regards obsédants (Daniel Cordier).
Son travail d’écriture poétique prend de l’ampleur.
1961 Apparition des châsses de Papiers choisis, où Réquichot colle des fragments de photos de magazines formant des reliefs qui les habitent .
Il achève ses Sculptures en anneaux. Trois sont répertoriées.
En novembre, il entreprend une série de sept Lettres, à l’écriture illisible mais au graphisme expressif. Chacune est titrée. Ces lettres étaient destinées à présenter sa future exposition à la Galerie Daniel Cordier.
Mort de Réquichot: dans la nuit du 4 décembre 1961, quarante huit heures avant le vernissage de son exposition,
Énervé, il se jette par la fenêtre de son atelier-domicile.
1964 Exposition personnelle, Galerie Daniel Cordier, Paris
1970 Exposition personnelle, Galerie Krugier et Cie, Genève.
1971 Publication de son catalogue raisonné (régulièrement remis à jour). Textes de Roland Barthes, Marcel Billot, Alfred Pacquement. 302 pages, Éditions La Connaissance Bruxelles.
1973 Exposition personnelle, Centre National d’Art Contemporain, Paris. Édition d’un catalogue.
1977 Exposition personnelle Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables d’Olonne, Édition d’un catalogue.
1989 «Donations Daniel Cordier», Centre Pompidou, Paris.
1992 Exposition personnelle. Centre d’Art Contemporain, Château de Tanlay, Yonne. Édition d’un catalogue.
1995 «Passions privées, collection Daniel Cordier», Centre Pompidou.
1997 «Made in France: 1947-1997. Cinquante ans de création en France», Musée des Arts Décoratifs, Paris.
2002 Exposition avec Dado, Les abattoirs, Toulouse. Édition d’un catalogue.
«Paris, Capital of Arts, 1900-1968», Royal Academy of Arts, Londres.
«Paris, Capital of Arts, 1900-1968» Musée Guggenheim, Bilbao.
2003 «Roland Barthes», Centre Pompidou, Paris.
2005 «Big Bang. Destruction et création dans l’art du XXe siècle», Centre Pompidou, Paris.
2009 «Les désordres du plaisir», Centre Pompidou, Paris.
2012 «Collection Michael Werner», Musée d’Art Moderne de Paris.
2016 Première exposition personnelle à la Galerie Alain Margaron, Paris.
2019 «Galerie du XXe siècle», Centre Pompidou, Paris.
Exposition individuelle à la galerie Alain Margaron. Publication d’un livre : Bernard Réquichot, Zones sensibles, texte de Jean- François Chevrier, Flammarion, Paris.
2020 «Le rêveur de la forêt», Musée Zadkine, Paris.
2024 Exposition personnelle, Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou. Je n’ai jamais commencé à peindre. Édition d’un catalogue.
2025 exposition personnelle, Galerie Alain Margaron, Paris. Publication d’un livre : Je ne sais pas c’qui m’quoi, enquête sur une expérience esthétique avec Bernard Réquichot, Eric Méchoulan, Éditions Alain Margaron – l’Atelier Contemporain.