Daniel Cordier et Bernard Réquichot

Bernard Réquichot, Papiers choisis, 1960, Fragments d'illustrations de revues déchirées ou découpées collés sur papier, traces graphiques, rehauts de peinture, 55 x 75 cm

Je ne peux pas exposer Bernard Réquichot sans évoquer Daniel Cordier, son engagement passionné sur son œuvre, au point d’attendre 50 ans pour se décider à la transmettre, nos nombreux déjeuners à la galerie, sa confiance  au delà des considérations financières.

Voici quelques extraits d’une lettre magnifiquement compréhensive qu’il avait écrite en 1963 :

La beauté est une hypothèse dont le plaisir est la seule réalité. Mais l’importance historique d’un peintre se mesure à ses inventions techniques, à son renouvellement thématique, à son influence, qui peuvent s’analyser indépendamment de toute équivoque.

L’obsession de Réquichot est l’exploration et la mise en forme de structures originelles qui nous environnent ou qui nous habitent : le Cosmos, la Mère, l’Embryon, la Mémoire. Par des techniques inventées, il s’efforce de faire apparaître ces images nouvelles…

Réquichot choisit pour ses collages des papiers de couleur, découpés dans les magazines selon un contour visionné, et il répète le même motif assemblé selon le sentiment d’un espace en expansion et en suspension (comme celui des galaxies, que l’on voit immobiles quoi qu’on les sache en fuite). Les dimensions de ses collages, leur organisation, leurs images inédites, ont renouvelé radicalement l’esprit et les techniques du collage traditionnel. Ces morceaux de nature, organisés par une raison mariée à l’instinct, s’échappent de la mémoire, où leur signification diffère par d’autres voisinages…

A.M.

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