Karl Godeg au Centre Pompidou
Cette peinture dorée de Karl Godeg, de 1962, est actuellement exposée au Centre Pompidou, au 5ème étage, entre Dubuffet et Fautrier.
Je suis reconnaissant au Musée National d’Art Moderne de contribuer ainsi à la compréhension et à la reconnaissance d’un artiste que j’ai découvert, en 1999, par chance à travers la vitrine d’un magasin de brocantes-ventes aux enchères comme il en existe à Berlin.
Godeg a immédiatement suscité de l’intérêt : coup de foudre de Fred Deux (l’œuvre marquera fortement sa dernière période peintures-dessins), préface de Jean-Jacques Aillagon dans le premier catalogue que nous lui avons consacré… Son oeuvre a marqué d’autres artistes de la galerie.
Plus récemment, vers 2020, Bazelitz, admirateur de Fred Deux, a réalisé lui aussi des peintures dorées, étonnamment proches. Hasard ou coïncidence? Georg connaît tout, m’a dit un ami qui le connaît bien.
Godeg, né en 1896, avait été défendu par des critiques et historiens d’art renommés, notamment Eberhard Roters, directeur-fondateur de la Berlinischen Galerie, co-organisateur de la documenta 5, avec Harold Szemann : la recherche d’une fécondation de la lumière par la profondeur sombre, obscur de l’être a été le moteur de sa création artistique. En France, Julien Alvard : sa peinture met en communication la vie de la matière et l’esprit de la matière.
L’artiste avait été exposé entre 1958 et 1966 dans plusieurs musées et centres d’arts allemands, et même dans une galerie parisienne, Suzanne de Coninnck. Il avait, alors, été remarqué par la presse, en particulier par le Monde. Et pourtant, plus personne ne connaissait son nom à l’aube du XXIème siècle.
Travailler à la reconnaissance d’un artiste exige du temps, de la constance et un important travail de recherche et d’analyse. Elle ne peut pas s’établir sur des bases solides sans la reconnaissance des institutions. Espérons que l’indépendance, le savoir et les compétences du Centre Pompidou (le plus grand musée d’art moderne du monde avec le Moma à New York) ne manqueront pas trop à Paris durant sa longue et inévitable fermeture, au printemps 2025.