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Regard sur Bernard Réquichot

« La louve du couvent aux prises avec le voyageur », Traces graphiques, 1957, huile sur toile, 100 x 146 cm

Bernard Réquichot : Micro-Macrocosme I

Bernard Réquichot a nourri ses œuvres à la fois des avancées de la science à son époque (sur la biologie, l’embryologie, la physiologie, mais aussi sur le big bang, le temps, les radiations, la physique quantique…) et d’une analyse rigoureuse des mécanismes mentaux, de l’origine de la vie, de la naissance de l’émotion, indissociables, selon lui, de la mise en oeuvre d’une création artistique.

« L’important c’est de savoir s’étonner de l’apparition d’un phénomène de l’esprit et d’en saisir les mécanismes. » Il vivait et créait des correspondances entre le microcosme (bactéries, embryons, plasma…) et le macrocosme de ses « traces graphiques » et de ses « ciels prolifiques. « Il recherchait « une fusion de la science, de la joie, de l’art et de l’être. »

Sans le dire, Bernard Réquichot a participé au renouveau des arts plastiques : mixte de collages, peintures et dessins; renouveau du collage en découpant et détournant des photos de magazine suivant des principes baroques de répétition-variations ou en fixant des fragments de toiles peintes sur d’autres; reliquaires; peintures-objets. Son but n’était pas de faire nouveau mais être en adéquation avec ce qu’il cherchait à découvrir. Déjà en 1953, il peignait des formes découpées ou déchirées qui sont devenues presque naturellement des collages. Son oeuvre est d’une grande cohérence.

Les voies qu’il a suivies en parallèle à partir de 1956, s’enrichissaient les unes, les autres, jusqu’à, souvent, presque se confondre, sans contredire ses peintures, au contraire en les enrichissant.

Soixante ans après, l’oeuvre de Bernard Réquichot (1929-1961) reste fascinante et énigmatique. Aux antipodes de son contemporain Yves Klein qui mettait en scène son travail, Réquichot ne souhaitait pas montrer ses œuvres. Par goût proustien des joies de l’esprit dans la solitude et par peur de commentaires qui pourraient fausser sa création. Les « amateurs d’art » sont les destructeurs des horloges qui croissent. » Son besoin absolu de liberté lui faisait vivre comme une agression les pressions de la société…
(à suivre).

A.M.

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