Supplication

Fred Deux, "Supplication", 1981, mine de plomb sur papier, 75 x 52 cm

Dans les autoportraits de Fred Deux, les corps sont structurés par leurs systèmes nerveux. Dans celui-ci, Supplication, la colonne vertébrale est démesurément allongée, jusqu’à s’installer en maîtresse dans le crâne, presque en rongeur, allusion aux rats dans le sous-sol de son enfance, à la vie qui l’a précédé, celle de ses parents et de son oncle artiste.

Le corps est d’un blanc immaculé, un blanc mystérieux, polysémique, d’une radiographie qui révèle un intérieur psychique. Il exprime à la fois ses obsessions et ses interrogations.

Fred Deux se confronte à la naissance, à la vie, à ses ancêtres, à ce qu’ils transmettent, au poids de l’hérédité. Au bas du dessin, les organes sont moins sexuels que fertiles.

L’artiste écrivain écrit sur les pages blanches de la vie, dans un songe éveillé, questionne aussi notre nature spirituelle, la limite de l’être et du non-être. Sa prière, comme il disait, fouille au plus profond.

Fred Deux n’est pas pour autant coupé du monde.
La longue antenne verticale qui crucifie le dessin capte le vivant autour de lui, le corps de Cécile, ses animaux, des oiseaux. Il était également à l’écoute du monde qui nous entoure, m’appellera L’Oreille du temps.

A .M.

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