Regard sur René Laubiès
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Une apparente abstraction à l'encre de Chine de l'artiste René Laubiès
Peintre abstrait, Laubiès signe un tableau à l’encre de Chine noire sur fond blanc relativement grand pour son oeuvre et d’une force exceptionnelle.
Un cône renversé occupe la partie centrale du tableau. Il est comme suspendu à la partie supérieure de la composition déployant ses bords arrondis en forme de croissants de sorte que sa pointe se trouve en être le centre.
Son modelé joufflu est exprimé par un hachurage horizontal à peine perceptible et tout à la fois d’une grande vigueur, plus ou moins ajouré, suivant que le peintre a voulu le rendre clair ou obscur.
La source de lumière que l’on imagine venir de la gauche, donne à cet hachurage une impression de translucidité. La finesse du trait à la plume lui confère des effets d’opale.
Œuvre de 1964, elle s’inscrit dans la recherche de transparence des fonds dont le peintre ne s’est jamais départi que ce soit en choisissant l’aquarelle ou bien la peinture à huile, parfois diluée.
Evoquant ses anciennes peintures de la première moitié des années 50, avec des signes inspirés de la calligraphie qu’il voyait dans son enfance au Vietnam, quatre tâches noires dans le cône rythment celui-ci. Avec sa légère inclinaison, elles donnent l’impression d’un mouvement de double déplacement : une ascension en spirale et un glissement vers cette autre masse hachurée le plus à droite du tableau. Mouvements et moments autant éphémères qu’intemporels.
Suivons René Laubiès… Il nous invite, tout comme lui, à travers cette apparente abstraction, à cerner au plus près la nature et à nous plonger dans celle plus profonde qu’est notre imagination : en forme d’étoiles et de lune, ces quatre tâches semblent moins terrifiantes et bien plus poétiques…
Et, si l’on vous disait qu’il s’agissait-là de la captation, de nuit, d’un typhon dont a été témoin le peintre, avouez-le… vous seriez prêts à le croire !
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