Regard sur Bernard Réquichot
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Un dessin de Bernard Réquichot qui oscille entre transparence et profondeur
Nous sommes face à un tableau que Bernard Réquichot a peint dans les deux dernières années de sa vie.
Au premier abord, ce qui nous surprend le plus dans cette oeuvre, c’est l’intensité de profondeur qui en émane. Cette intensité semble venir du motif lui même : les spirales, dont le travail tout en finesse permet un jeu de volume et de lumière indissociables l’un de l’autre.
Les spirales n’ont pas la même épaisseur de trait, et cependant, elles évoluent dans la largeur de leur ressort suivant que le peintre ait désiré exprimer des clairs ou bien des obscurs. Ces spirales peuvent aussi bien s’assembler entre elles et faire comme un cluster, qu’être isolées et créer une dynamique de volume.
Il s’agit de l’aboutissement d’une création de Bernard Réquichot autour de la dynamique des spirales.
Ici, les spirales sont verticales dans leur obliquité comme dressées vers le « ciel ». Cette dynamique semble s’arrêter au deux-tiers du tableau hormis quelques unes qui ne s’arrêtent pas de « grimper », dépassant le bord du papier. De cette verticalité naît une ronde pouvant évoquer des éléments floraux qui tournent… en spirale.
L’intensité de profondeur est soulignée par les tâches de gouache blanche à l’aspect d’aquarelle par certains côtés. Elles apportent une touche de transparence qui profite au mouvement des spirales.
Ces transparences blanches soulignent la frontière entre les (plus ou moins) pleins que sont les spirales et les vides que sont les touches de gouache. Elles donnent une double lecture du tableau, en se focalisant soit sur les pleins, soit sur les vides. Dans les deux cas, nous sommes saisis par la profondeur qui en émane.
La magie de ce tableau ne s’arrête pas là. A mesure que nous nous en éloignons, l’expression de cette profondeur emporte définitivement notre regard à l’infini, à notre plaisir de rêver…
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