Promenade avec Boix-Vives
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Quelles histoires nous suggère ce « grand animal noir », et d’abord son œil écarquillé ? Est-ce celui d’un cyclope malveillant ou d’un rêveur éveillé ? Ses deux pattes et son museau entourent-ils le couple dans un étau de niches gothiques ? Pour le protéger ou l’étouffer ? Le noir du pelage se nuance de bleu nuit et de vert émeraude.
L’effroi de cet homme et de cette femme à la dentition carnassière contraste avec le rouge qui les habille et les pare, entourés de fleurs, bleues et blanches. Nous assistons, semble-t-il, à un mariage, mais la mort rôde, comme dans les tableaux religieux, comme dans la nature. Un bleu épais et froid cerne leurs regards hallucinés.
Deux personnages, aux deux bords du tableau, évoquent des commanditaires, comme dans les peintures des chapelles. L’homme, à droite, fume sa pipe et regarde tranquillement, en bourgeois bien établi dans la vie. La femme à gauche, munie d’une pipe claire, jouit de l’épanouissement d’une fleur soleil.
Autour de la scène centrale, l’atmosphère est joyeuse, les couleurs sont lumineuses. Les fleurs voguent sur des barques arrondies. Serait-ce une fête païenne du printemps, avec ses sacrifiés ?
Notre imagination reste aux aguets, peut-être pour une autre histoire.
A.M.
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