Fred Deux : Métamorphoses
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Depuis les années 80, Fred Deux a accompagné de nombreux dessins d’un texte*, où il s’interrogeait poétiquement sur le dessin en cours et sur le pourquoi et les limites du dessin, des tâches colorées et de l’écriture. Il se confrontait aux mystères de la mémoire qui s’insinue en nous, de la transmission, de la naissance, de la vie et de la mort.
Dans ce « poème », il s’ouvre à la beauté apaisante de la nature.
« Ce que j’ai à dire, je le perds entre la place que j’occupe et celle où je saisis le crayon. Mes fuites nombreuses…
Il m’arrive de ne plus voir. De ne plus croire. C’est dans cette flaque que je m’efface et fais
Ce vide tragique et le cœur, au cœur, contre le cœur où l’absence fait place au silence des mots. Dessiner. Écrire dialoguent avec mon vide. Je me retrouve face avec ma face. Je ne fais pas. Enfin pour faire
Le ciel s’éclaircit. Envie de continuer. Préparer. Croire à nouveau. Et d’enfoncer des crayons dans mes poches.
L’imagination ouvre ses rideaux. C’est merveilleux.
La beauté du ciel devenu gris. L’aisance des nuages Dans le vent.
Une mouche aux ailes bleutées, tremblante, m’ayant aperçu et devinant que je pourrais la prendre sur la vitre.
Son beau corps fait le dessin qu’elle m’inspire..
Un corps sans attributs ».
*écrit au crayon, au recto de la chemise cartonnée dans laquelle il avait glissé son dessin. Puis, découpé et collé au dos du cadre.
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