Regard sur Jean Hélion

Ce tableau pourrait avoir comme titre :  » discussion intime à trois « .

Deux femmes, nues, dans l’intimité d’une chambre… et vous-même. Le dessin presque à taille humaine, au cadrage rapproché, est comme une porte ouverte que vous n’hésitez pas à franchir. Hélion vous invite à entrer dans le tableau.

En face de vous, au premier plan, se trouve une femme couchée sur un tapis, le pied droit sur le genou gauche étirant son tronc. Une autre, au second plan au-dessus d’elle, est assise sur un lit, la tête baissée, les jambes croisées à l’inverse de son amie.

C’est donc certain… vous avez plaisir à participer à ce moment de détente, dans la douceur et la volupté d’un papier peint vaporeux et d’un tapis moelleux que suggère la transparence de la gouache blanche. Sa présence dans ce dessin au fusain, élément extrêmement rare chez les peintres, encadre les deux nus, leur conférant une ambiance rassurante, claire, fraîche et toute féminine.

Dans une attitude naturelle et similaire, les deux femmes sont en symbiose : leurs cheveux ondulés sont relâchés, leur bras gauche est replié sur l’épaule droite. Elles se regardent et parlent à voix basse.

Leurs membres encadrent et soulignent les parties sensuelles merveilleusement structurées. Ainsi posés, ils font « fleurir les zones tendres et passionnées » que sont leurs seins. Les corps expriment sans pudeur inutile leur humanité.

Immortelle féminité contenue dans ce temple qu’est la forme pyramidale de l’œuvre !
Allégorie de la vie et des petits moments chaleureux, simples et inoubliables, volés à Chronos !

La couleur du papier apporte transparence et légèreté laissant les traits sinueux, les formes géométriques simples donner aux gestes leur rythme vif et charnel.

Quant à vous… comment vous dessineriez-vous ?