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Hommage à Jean Hélion 1/4

Jean Hélion, Autoportrait, 1953, fusain et huile sur toile, 55,9 x 45,7 cm

Jean Hélion, un artiste qui apprend à voir les choses elles-mêmes et non leur emballage ou leur reproduction

On ne peut comprendre la force, la cohérence et l’originalité de Hélion (1904-1987), son apport à l’art du XXème siècle sans regarder longuement les œuvres, les voir et les revoir, pour en saisir le fil conducteur, la complexité des constructions et leurs multiples significations.

Ma grande chance est de vivre quotidiennement avec ses peintures et dessins depuis longtemps, puisque Hélion est le premier artiste que j’ai acheté, jeune amateur, que ses œuvres ont aimanté des moments forts de ma vie, et que son rapport aux choses et aux gens sont restés pour moi des points d’ancrage dans la réalité, des repères, même à l’époque où je travaillais dans la banque et la communication.

Hélion nous apprend à voir, les « choses » elles-mêmes et non pas leur emballage ou leur reproduction. Si les américains l’ont renié durablement, jusqu’à ces dernières années, c’est parce qu’il s’est écarté non seulement de l’abstraction mais de sa principale alternative figurative, le pop au sens large.

Aujourd’hui, spécialement après deux mois de confinement, son ancrage dans la vie et son attention aux petites choses, aux gestes, à tous les spectacles de la vie quotidienne pourraient bien le replacer au centre d’une l’histoire de l’art que l’on réécrit régulièrement.

J’aime toutes ses périodes, et malgré toutes les polémiques qui ont entourées son retour à la figuration, je ne vois d’ailleurs guère de ruptures entre elles. Ses œuvres me procurent à la fois un plaisir visuel, presque sensuel, et un appel pour en décrypter la construction, les symboles, les multiples sens. Elles aident à vivre.

Lui-même l’a écrit: « l’art est une façon de vivre, d’accomplir l’être double que l’on porte : le sensuel, juché comme une diablesse sur nos épaules ; et le mental dont les idées s’étirent comme des cheveux jusqu’à l’horizon. »

Ses œuvres invitent à une double réflexion sur la vie, intime et sociale, et sur le rôle de la peinture.

Didier Ottinger, le souligne dans le catalogue de la grande exposition que lui a consacré le Centre Pompidou en 2004 : Hélion est l’un des rares artistes depuis Manet, pour qui la peinture doit avoir du sens, quelque chose à nous dire.

A.M

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